Son métier, Jean-Claude Camus se l’est créé Producteur de tournées et de spectacles et pendant 50 ans, il a régné sur le monde du spectacle. « Le Patron » se livre dans son autobiographie « Pas né pour ça » aux Éditions Plon, en homme simple et libre, avec le cœur. Il revient sur son job, ses rencontres, ses amis et ses emmerdes, ou dans l’ombre des plus grands : Johnny, Sardou, Sheila, Line Renaud, il a œuvré pour les mettre en lumière.
Jean-Claude Camus, c’est l’histoire d’un mec de Normandie qui a décidé un jour d’accompagner les artistes dans les bons et mauvais moments et comme il le dit lui-même : « C'est des gens avec qui j’ai aimé travailler que j’ai aimé, parce que pour moi, on ne peut travailler avec un artiste comme faut travailler, passer du temps du temps avec lui. » De la scène au théâtre, ce touche-à-tout du show business qui a connu, gloires, échecs et reconnaissances, se livre avec passion et raconte ses rencontres.
« Le Patron », de la reconnaissance professionnelle à l’Amitié…
Jean-Claude Camus, son métier, il a inventé à une période de grand vide dans l’organisation de spectacles, producteur de tournées et de spectacles. En effet, dans les années 60-70, les artistes et leurs imprésarios vendaient leurs spectacles directement aux festivaliers qui eux étaient chargés de l’organiser. Un métier rude appris à « la dure », lorsqu’il se lance, il exerce dix métiers pour vivre comme il le raconte. Les succès sont là, mais éphémères, mais les échecs aussi… C’est l’époque des Chats sauvages, Sheila, Dick Rivers… Des rencontres qui vont forger sa volonté de toujours faire plus. Et il y a la Rencontre : Johnny Hallyday
Son métier des débuts, Jean-Claude Camus le décrit : « à cette époque, il n’y avait pas encore les salles de spectacles, tous les zéniths, c’était sous les chapiteaux. On arrivait à six heures du matin, on collait les petites étiquettes sur les chaises pour placer des gens, etc. On arrivait à six heures du matin, on collait les petites étiquettes sur les chaises pour placer des gens, etc. Et ce qui fait que lorsque l’artiste arrivait, Johnny en autres… Il demandait à son équipe : « c’est comment ce soir ? », qui répondait « On est en vacances, c’est Camus qui organise. » La reconnaissance professionnelle, pour lui s’est construite par son obstination et son professionnalisme, car de l’avis de tous, il a réussi à avoir « l’œil du public et la rigueur du technicien ».
Jean-Claude Camus a toujours su d’où il venait et sa réussite vient aussi pour lui des collaborateurs, les techniciens qu’il « aime plus que tout, plus que les musiciens, même si j’aime les musiciens, les techniciens sont des gens courageux ». Pour la petite histoire, Jean-Claude Camus a encore la reconnaissance des gens du métier, puisque même à la « retraite », il est et reste le Président d’honneur du syndicat des producteurs de spectacles qu’ils l’appellent tous "Le Patron".
« Tout ce que j’ai fait pendant 43 ans avec Johnny, je n’étais pas né pour ça »
Mais aussi l’amitié et les rencontres…
Jean-Claude Camus sera le producteur de spectacles des plus grands : Madonna, Bob Marley, Rolling Stones, Mickael Jackson, Supertramp,… Il va par la suite être l’organisateur des gigantesques tournées de Johnny, à la demande de l’artiste. Un instant gravé à jamais dans sa mémoire : « Moi qui n’étais pas grand-chose, inutile de vous dire, que je ne me suis pas fait prier, mais dans ma tête cela était une déflagration, c’était un rêve de dix ans qui se réalisait. Jamais, de ma vie, je n’aurai pensé que Johnny me ferait cette demande. »
Dans son livre, Jean-Claude Camus décrit l’envers du décor de ce monde du « showbiz » avec ces mots à lui, parfois comme il le dit « sans règlement de comptes, mais des blessures d’amour... », avec des anecdotes, des souvenirs émouvants, intimistes à son image. Il revient sur quelques rencontres qui ont fait l’Histoire de la musique, à l’image de la rencontre de Johnny et Michel Berger : « Lors d’un dîner après un concert, Johnny avait pour mission de demander à Michel de faire une chanson… Cela traîne pendant tout le dîner, on a parlé de la pluie et du beau temps. Et moi, j’en étais à titiller sous la table un peu Johnny pour qu’il se lance, et finalement au dessert il finit par lâcher : ‘‘Mais Michel, vous accepteriez de me faire une chanson ?’’ Et Michel tout aussi timide que lui, prend son temps et lui répond : ‘‘Non, Johnny pas une chanson, un album.’’ Quelque temps après, il lui pianotait « Le chanteur abandonné » et cela ne s’est plus jamais arrêté… » Avec le succès, il y a toujours des bons et mauvais moments, qu’il nous livre aussi sans phare.
Le parcours d’une vie, entre souvenirs et sans regrets…
Jean-Claude Camus le dit lui-même : « La force de se lever, ce sont les rencontres humaines », alors des souvenirs le livre n’est fait que de cela, comme celui de sa consécration. Il reçoit les honneurs de la République devant un parterre de 300 personnes, d’amis, de ministres et anciens ministres de la Culture, des patrons des chaînes TV, de politiques, d’artistes ...etc. Il reçoit des mains de son amie Line Renaud les insignes d’Officier de la Légion d’honneur.
Mais son meilleur souvenir reste l’anniversaire de ses 50 ans de carrière en 2009, « Le plus beau moment de ma vie », Eric Jean-Jean, de RTL le fait monter sur la scène au pied de la Tour Eiffel, pour le mémorable concert de Johnny, pour lui souhaiter son anniversaire, avec l’aide de l’immense foule réunie : « l’émotion imprévue m’envahit, et je pleure toutes les larmes possibles», à la descente de la scène, son bras droit de l’époque et ami, Dinh Tieng Nho lui a préparé une surprise en ayant réuni ses équipes de promoteurs en reconnaissance de sa carrière, en lui offrant un juke-box qui encore aujourd’hui il chérit de tous son cœur en souvenir de cet événement.
Pour les regrets, malgré une aussi longue carrière, Jean-Claude Camus répond sans détour : « des regrets, franchement, non, j’ai une vie vraiment remplie alors, si vous parler de regrets d’artistes, le seul artiste que j’aurais aimé et que je n’ai pas eu c’est Jean-Jacques Goldman, pour qui j’ai une admiration sans limite, mais sinon des regrets non. »
Jean-Claude Camus, son métier, il l’a aimé et dans son livre Pas né pour ça, il se raconte pour laisser une trace pour ses petits-enfants. Sa carrière est faite de moments extraordinaires « des larmes versées à la fin d’un premier spectacle quand il vient d’être créé que vous voyez que c’est une réussite, que le public est totalement enthousiasmé et dans une vie, ce sont des moments merveilleux ». Ce livre, c’est aussi l’histoire de la culture musicale française vue et vécue de l’intérieur avec de la volonté, de la passion et de l’amour et Jean-Claude Camus conclu ses propos par : « Tout ce que j’ai fait pendant 43 ans avec Johnny, je n’étais pas né pour ça ».