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Sébastien-Philippe LAURENS Journaliste et Historien

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Comme le disait Winston Churchill : “ La vérité est incontestable, la malveillance peut l’attaquer, l’ignorance peut s’en moquer, mais à la fin, elle demeure." ---------------------------- Et je rajouterai que la curiosité permet de la faire émerger. ------ Journaliste, Historien et Géo-politologue, passionné par l’Histoire, la Culture, et tant de choses… ------------------------------ Toute une passion, ce site est là pour le plaisir du partage... au plus grand nombre humblement par un regard sur le monde sans juger ou orienter... ---------------------------------------------------------- Alors venez à la découverte, soyez curieux... Et bonne lecture...


John F. Kennedy et la « New Frontier », ou l’ouverture d’une nouvelle ère

Publié par Sébastien-Philippe LAURENS sur 12 Décembre 2018, 17:08pm

Catégories : #@BlogLSP, #Histoire, #CeJourLà, #Discours, #International, #JFK, #Politique, #President, #White House, #USA, #New Frontier, #Parti Démocrate US, #John F. Kennedy

John F. Kennedy et la « New Frontier », ou l’ouverture d’une nouvelle ère

Dans son discours d’acceptation de l’investiture à la convention du Parti démocrate, en juillet 1960, le Sénateur John F. Kennedy utilisa l’expression de « New Frontier » pour définir son action politique, faisant ainsi un parallèle entre les problèmes de son époque (tels les dangers du communisme ou de l’isolationnisme) et les défis relevés par les pionniers de L’Amérique.

Après la paralysie de l'ère Eisenhower et le choc de Spoutnik, il montre aux Soviétiques la volonté des États-Unis de restaurer leur prestige. Sa courte victoire électorale du 8 novembre 1960, sur son rival républicain, Richard Nixon, provoque la surprise. Pour la première fois aux États-Unis, la campagne présidentielle s'est disputée à la télévision et le charisme de Kennedy, sa jeunesse, ses qualités de tribun, ainsi que son ambition, ont emporté la victoire. Aucun président américain n'a autant fasciné ses contemporains que John F. Kennedy, le plus jeune des 35 présidents que les États-Unis ont connus.

La « New Frontier », l’idée d’un renouveau possible

Dans la tradition américaine, John Kennedy propose sa vision par le biais de ce que l’on nomme une doctrine, à l’image de celles de Wilson et de Roosevelt, il envisage un nouvel ordre mondial : la « New Frontier » est une vision typiquement américaine qui s’enracine dans l'aventure des pionniers du XIXe siècle et attire avant tout les jeunes et propose les défis des futures décennies :

« La nouvelle frontière dont je parle n’est pas un ensemble de promesses - c’est un ensemble de défis. Elle ne résume pas ce que j’ai l’intention d’offrir au peuple américain, mais bien ce que j’entends leur demander. »

 

Pour John Kennedy d’une certaine manière, cette frontière est toujours là bien que sous une autre forme : « Nous sommes aujourd’hui face à une nouvelle frontière, celle des années 1960, la frontière d’opportunités et de périls inconnus, la frontière d’espoir et de menaces non réalisés. » Ce que Kennedy propose aux Américains c’est de les mobiliser, de raviver cette notion de frontière intérieure afin de surmonter les défis qui se posent à la nation. Ceux-ci sont nombreux : ségrégation, guerre froide, conquête de l’espace, etc…

Le candidat à la présidence ne supporte pas l'idée de n'avoir face à l'URSS qu'une seule alternative, une troisième guerre mondiale ou la capitulation et son discours s’en ressent avec la volonté de substituer à la stratégie de la dissuasion le concept de « réponse flexible » et de « coexistence pacifique », afin de diminuer le risque d'une guerre atomique et de donner à sa politique une réelle liberté de manœuvre.

Sur le plan extérieur, John Kennedy propose également aux Alliés du vieux continent une coopération dans un partenariat atlantique reposant sur les deux piliers que sont l'Amérique et l’Europe, une ouverture politique nouvelle, car aucun autre président américain n'a autant que lui encouragé l'union de l'Europe. De plus, il appelle de ses vœux une plus grande stabilité de l'Amérique latine par un renforcement de l’aide au développement. Ses objectifs en politique intérieure sont identiques à ceux de sa politique étrangère : les mêmes droits pour tous les Américains, pas de discrimination raciale, une amélioration du système éducatif, des investissements de l'État pour développer l’Industrie et par là même, obtenir une baisse du chômage, développer l'aide sociale en faveur des personnes âgés, des malades et des chômeurs.

La « New Frontier », échecs et réussites…

Le 5 novembre 1960, John F. Kennedy est élu d’une courte tête 35éme Président des Etats-Unis face à son opposant Richard Nixon. Le sénateur Kennedy conclut son discours par une formule: « Je vous demande à chacun d’être les pionniers de cette nouvelle frontière. » qui fait écho à son discours inaugural en janvier 1961 sur les marches du Capitole et à la fois résume le chemin qu’il souhaite entamer avec ses concitoyens : « Ne demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, mais ce que vous pouvez faire pour votre pays. »

 

Dans sa première année de présidence, le Président Kennedy prend la mesure de l’impact du concept de sa doctrine, bien que modestes, les premiers succès se produisent. Sous sa présidence, les droits civiques progressent davantage que durant près d’un siècle depuis l’Emancipation Act d’Abraham Lincoln. En effet, au cours des troubles raciaux en Alabama (mai 1961), son soutien sans hésitation à Martin Luther King et au mouvement des droits de citoyens, s’illustre avec la mise en place des réformes sociales et contre la discrimination que son successeur Lyndon Johnson ratifiera. Dans son programme de campagne, le Président Kennedy s’était engagé à protéger les travailleurs et en avril 1962, il passe un accord historique avec les douze plus grosses industries de sidérurgie et les syndicats, sur le gel des prix de l’acier et des salaires qui évitent ainsi l’inflation.

En politique extérieure, il doit affronter plusieurs crises majeures dont la construction du mur de Berlin, qui commence le 13 août 1961, et l'échec de la tentative de renverser Fidel Castro lors de l'opération de la baie des Cochons (20 avril 1961), héritage de l’ancienne administration qu’il assume. Mais le Président Kennedy va mener une politique de fermeté à l’image de la seconde crise de Cuba dite des missiles (octobre 1962), faisant reculer Nikita Khrouchtchev. L'idée d'un partenariat atlantique échoue devant l'opposition du président français, Charles de Gaulle qui estime que, dans cette alliance, les Etats-Unis conservent l'exclusivité de la dissuasion nucléaire.

La plus belle réussite du Président Kennedy fut le traité d'interdiction partielle des essais nucléaires signé le 25 juillet 1963 par l'Union soviétique et le Royaume-Uni, approuvé par le Sénat le 7 octobre 1963 et entré en vigueur trois jours plus tard. De plus, il lancera le souhait progressiste de lancer un audacieux programme de conquête spatiale et d’envoyer un américain sur la Lune, dans son discours devant le Congrès le 25 mai 1961 : « Notre nation doit s'engager à faire atterrir l'Homme sur la Lune et à le ramener sur Terre sain et sauf avant la fin de la décennie ». C'est par cette phrase célèbre que le président américain fixa l'objectif de tout un pays, reprenant au passage le concept de nouvelle frontière de l'espace qu'il avait déjà évoqué le 15 juillet 1960. Et ce rêve, six ans plus tard, se concrétise en juillet 1969 avec la mission Apollo 11 qui conduira Neil Armstrong et Buzz Aldrin se poser sur la Lune.

John F. Kennedy et la « New Frontier », ou l’ouverture d’une nouvelle ère

Dans le même temps, le Président Kennedy engage les États-Unis dans la guerre du Vietnam sans pressentir le désastre qui en résultera par les décisions de ses successeurs. La question reste ouverte de savoir si le président aurait reconnu à temps son erreur et épargné ainsi à l'Amérique la défaite. Mais hélas, le 22 novembre 1963, en traversant Dallas, le Président Kennedy est assassiné dans des circonstances troubles et son mythe naîtra de cette mort tragique et perdura encore de nos jours comme une présidence empreint d’une aura de gloire pour l’histoire américaine.

 

 

Discours d'acceptation a la nomination Démocrate pour candidature à la Présidence

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