En 1918, les projets d'un nouvel ordre de paix mondial donnent de nouvelles impulsions aux relations entre les États. L'idéalisme wilsonien, dans la conception des relations internationales, résulte de la politique du président américain Woodrow Wilson telle qu'exprimée pendant sa présidence, entre 1912 et 1919.
Les « quatorze points » sont exposées pour mettre un terme à la guerre et préparer la paix. Si certains principes sont retenus dans le traité de Versailles, comme la création de la Société des Nations, leur application se heurte aux intérêts des alliés des Etats-Unis, inquiets des répercussions d’un tel discours dans leurs colonies.
C’est devant le Congrès américain que le 8 janvier 1918, le Président Wilson présente ses conceptions sur la paix, dans son discours des Quatorze points de Wilson, introduisant le concept de Société des Nations (SDN) une organisation destinée à préserver l'intégrité territoriale et l'indépendance politique de toutes les nations, grandes et petites. Il propose la « formation d'une association générale des États » pour leur offrir « les garanties réciproques de leur indépendance et de leur intégrité territoriale ».
Dans une déclaration comprenant quatorze points, il associe les objectifs de guerre et les conditions de paix des Alliés aux idéaux qui doivent assurer le nouvel ordre européen. Wilson indique les principes qui doivent présider aux traités internationaux. Il faut supprimer la diplomatie secrète, assurer la liberté de navigation et obtenir la liberté du commerce international. Le contrôle des armements doit diminuer les risques de conflit et régler les ambitions coloniales de façon non partisane au plan international. Dans le droit à l'autodétermination des peuples, Wilson voit le principe fondamental de l'ordre de l'après-guerre. Par des changements territoriaux, il vise à obtenir une paix durable « sans vainqueur ni vaincu ».
C'est la raison pour laquelle le président américain adresse à tous les États belligérants les projets de sa nouvelle conception sur les frontières et le pouvoir légué par l'époque de l'impérialisme : évacuation et liberté de la Russie ainsi que l'autonomie des peuples qui en font partie ; rétablissement de la Belgique, évacuation de tous les territoires français et cession de l'Alsace-Lorraine à la France ainsi que la correction des frontières italiennes selon le principe des nationalités.
Le point 10 prévoit l'autonomie pour les peuples de l'Autriche-Hongrie. Pour les États balkaniques, il demande des garanties internationales et un accès à l'Adriatique pour le Serbie. Les peuples autres que les Turcs doivent obtenir eux aussi leur autonomie. Wilson veut ouvrir les détroits et les soumettre au contrôle international. Il garantit à un État polonais indépendant un libre accès à la mer sur un territoire qui doit être habité par une population incontestablement polonaise.
Le dernier point est au coeur de ses conceptions : la création d'une Société des Nations pour garantir la paix, et qui est approuvée par la conférence de Versailles. Une ébauche correspondante de statut devient partie intégrante des quatre traités décidés à la conférence. Cependant cette Société des Nations ne peut préserver la sécurité collective, surtout par le fait que les États-Unis n'y participent pas. L'application de l'article 16 des statuts contre l'Italie lors de la guerre d'Éthiopie en 1936 reste sans effet. Le droit à l'autodétermination des peuples est appliqué dans quelques cas par des plébiscites (en Prusse orientale, par exemple), mais on ne l'introduit pas dans les statuts.
Les conceptions territoriales de Wilson se retrouvent en partie dans les traités de paix. Pourtant, ses efforts en vue d'une communauté démocratique des nations échouent à cause des guerres expansionnistes des années 30. Les traités de Paris qui sont loin de répondre à l'espoir soulevé par les efforts de Wilson, ne sont pas en mesure de régler positivement les conflits en cours.
La Société des nations est créée le 28 avril 1919 à l'instigation du président Wilson, mais le Congrès américain refusera pourtant de ratifier l'entrée des USA dans l'organisation. La SDN se montre efficace dans l'administration des territoires coloniaux placés sous son mandat, dans la surveillance de la Sarre jusqu'en 1935 et de Dantzig jusqu'en 1939, ainsi que dans plusieurs différends internationaux. Elle avait même pu apporter une aide à l'économie autrichienne, en 1922. Ses efforts pour la paix se heurtèrent dès 1930 à l’impérialisme naissant, japonais, italien et allemand.
En dépit de son échec ultérieur, la Société des Nations, due à l'initiative de Wilson, reste une étape décisive dans l'histoire du droit des peuples. L'initiative du président W. Wilson, bien qu'à l'origine d'une transformation du droit international et de sa pratique, qui conduira à la création de l'Organisation des Nations Unies en 1945, héritage de la SDN. Mais l’histoire retiendra un paradoxe néanmoins, les Etats-Unis n'ont jamais pu adhérer à la SDN et le Sénat américain s'étant opposé à la ratification du traité de Versailles.
Discours de l’Etat de l’Union dits des quatorze points pour la paix - Congrès des Etats-Unis, 8 janvier 1918