Le 14 septembre 1901, huit jours après l'attentat, le président américain William McKinley meurt à Buffalo. L’attentat contre le Président McKinley est perpétré le 6 septembre 1901, alors qu'il visitait l'exposition Pan-américaine au Temple of Music à Buffalo ; au moment de lui serrer la main, l'anarchiste Leon Czolgosz lui tira deux coups de pistolet.
Deux présidents américains avaient été assassinés au XIXème siècle: Abraham Lincoln en 1865 et James A. Garfield en 1881. L’assassinat du président McKinley s’inscrit dans la longue vague d’attentats menés par des extrémistes anarchistes aspirant à renverser les systèmes politiques ; à l’image de Leon Czolgosz, qui veut faire évoluer les États-Unis vers une nouvelle forme de gouvernement.
Durant son premier mandat, le Président McKinley avait donné aux États-Unis leur statut de puissance mondiale, et étendu largement leur influence internationale. Malgré la campagne du républicain McKinley lors des élections présidentielle de 1896 centrée sur l'étalon-or et l'introduction de barrières douanières, ses partisans s'intéressent davantage à l'acquisition de Porto-Rico, à la construction du canal de Panama, aux aspirations de Cuba à se libérer de la dépendance de l'Espagne et à l'annexion d'Hawaii, dominées depuis dix ans par les intérêts commerciaux américains, et qui, en 1900, devient territoire américain.
En 1895, les nationalistes cubains commencent à se soulever contre l'Espagne. La répression impitoyable provoque l'intervention d'hommes politiques et de directeurs de presse comme William Randolph Hearst et Joseph Pulitzer qui demandent que les États-Unis interviennent dans le conflit. Le président sortant doit également son succès aux triomphes des forces armées américaines lors de la guerre contre l'Espagne (1897-1898).
Le 4 mars 1901, William McKinley inaugure son second mandat et compte se consacrer à la politique intérieure et à l'économie. Le Président et Ida McKinley entreprirent une tournée de six semaines dans le pays, pour se terminer par une visite le 13 juin 1901 à l’exposition panaméricaine de Buffalo, dans l'État de New York. Mais durant le voyage, la première dame est tombée malade en Californie, ce qui a contraint la présidence a reporté une partie du voyage dont la visite à la foire jusqu'en septembre, prévoyant un mois à Washington et deux à Canton avant la visite de Buffalo.
Le 6 septembre 1904, William McKinley, après une visite matinale aux chutes du Niagara, il se rend vers le site de l'exposition où une réception est organisée en son honneur au Temple de la musique. Le secrétaire personnel du président, George B. Cortelyou, craint un éventuel attentat anarchiste, a fait renforcer la sécurité composée d'agents du Secret Service, de policiers de la ville et d'un petit détachement de l'armée. Leur mission est de surveiller la foule présente à l'exposition et qui cherche à saluer le président qui se prête avec bonhomie à cet exercice.
Durant une dizaine de minutes, le président McKinley encadré par Cortelyou et le directeur de l'exposition, John Milburnt serre des dizaines de mains. A 16h07 un homme d'une vingtaine d'années s'approche, la main droite bandée par un linge blanc, et se retrouve face au président. L'individu ouvre le feu à bout portant et à deux reprises avec un revolver de calibre 32 : la première balle ricoché d'un bouton de manteau et logée dans la veste de McKinley; l'autre l'a gravement blessé à l'estomac. Parmi les nombreux témoins avant assistés à cette scène tragique, le premier à réagir est un serveur afro-américain, James Benjamin Parker, qui se jette sur le tireur et lui assène un violent coup de poing, le meurtrier titube et est désarmé par les agents de sécurité.
Le président McKinley est ensuite transféré par ambulance vers le poste de secours de l'exposition, plongé dans l'inconscience avec de l'éther, le président est transporté vers la résidence de John Milburn où il va être pris en charge par de nouveaux praticiens. Dès le lendemain, son état s'améliore et Ida est autorisée à se rendre à son chevet et reçoit la visite des membres de son cabinet, mais également de son vice-président, Théodore Roosevelt qui constatant que le rétablissement du président se confirme, Roosevelt quitte Buffalo le 10 septembre et rejoint sa famille dans les monts Adirondacks. L'état du président McKinley va subitement se détériorer le 12 septembre, la gangrène se développe peu à peu dans son appareil digestif et va l’empoissonner. À 14 h 15, le samedi 14 septembre 1901, le président McKinley est décédé. Au moment de la mort de McKinley, le 14 septembre, Théodore Roosevelt était sur le retour pour Buffalo mais il arrive trop tard, apprenant la mort du président McKinley, par un télégramme du Secrétaire d'État, John Hay : « Le président est mort à deux heures quinze ce matin. »
Le tireur est Léon Czolgosz, né en 1873 à Détroit dans une famille d'émigrés polonais. Ouvrier au chômage depuis plusieurs années, il fréquentait les milieux anarchistes de la côte Est. Il avait ainsi assisté à une conférence d'Emma Goldman à Cleveland au mois de mai précédent. Devant les enquêteurs qui l'interrogent, Czolgosz revendique son crime comme un acte politique « J'ai tué le président McKinley parce que c'était mon devoir (il ignore que le président est alors encore en vie). Je ne pensais pas qu'un homme puisse avoir droit à tant d'égards alors qu'un autre n'en avait droit à aucun. »
Léon Czolgosz est jugé pour le meurtre de McKinley par un tribunal de Buffalo le 23 septembre 1901, neuf jours après le décès du président, ses aveux et la mort du président ont accéléré la procédure. La déposition de l’accusation a duré deux jours et consistait principalement en des médecins qui avaient traité McKinley et divers témoins oculaires de la fusillade. Léon Czolgosz refuse de se défendre et reste mutique, son avocat est démuni face à son comportement.
Le jury ne prend qu'une demi-heure pour décider de la culpabilité et le 26 septembre 1901, Léon Czolgosz est condamné à mort, incarcéré au pénitencier d'État d'Auburn. Le prisonnier exprime ses remords en déclarant : « Je désire que les gens sachent que je suis désolé de ce que j'ai fait. C'était une erreur et c'était injuste. Si j'avais à le revivre à nouveau, je ne le referais pas. Mais il est trop tard pour en parler. Je suis désolé d'avoir tué le président. » Il est exécuté par électrocution par trois secousses, chacune de 1 800 volts, le 29 octobre 1901, 45 jours après le décès de sa victime. Il a été déclaré mort à 7h14. Son corps est plongé dans un bain d'acide pour être dissous puis est enterré dans la prison de Sing Sing à New York.
Le troisième assassinat d'un président en exercice, trente-six ans après Abraham Lincoln (14 avril 1865) et vingt ans après James A. Garfield (2 juillet 1881), convainc les autorités de renforcer et de professionnalise le Secret Service qui sera officiellement chargé de la protection du chef de l'Etat par une loi votée en 1906.
Dans un premier temps, le mouvement anarchique avait relativement épargné les États-Unis même si les grandes villes industrielles du Nord et de l'Est abritent des groupes actifs d'anarchistes comme à Chicago. C'est dans la ville de l'Illinois que survient, le 4 mai 1886, un attentat à la bombe contre les policiers qui encadrent une manifestation ouvrière. La répression s'abat aussitôt sur les milieux anarchistes dont cinq militants sont condamnés à mort pour leur responsabilité supposée dans l'attentat. Dans les jours qui suivent l'attentat contre le président McKinley, la presse dénonce les actions des anarchistes, et soutient l'idée de liens entre le mouvement anarchiste et l'immigration. Le président Theodore Roosevelt requiert que le Congrès vote une loi, la première aux États-Unis depuis les Alien and Sedition Acts de 1798, permettant d'interroger les migrants sur leur opinion politique. Le législateur américain vote, le 3 mars 1903, l'Anarchist Exclusion Act, qui restreint la liberté de migrer sur le sol américain.
L’héritage de la présidence de McKinley fut l'expansion territoriale des États-Unis et la question de l'impérialisme, car en dehors des Philippines qui obtinrent leur indépendance en 1946, tous les territoires acquis sous McKinley sont restés américains. L'expansion territoriale de 1898 est souvent considérée par les historiens comme le début de l'impérialisme américain. En 1895, les nationalistes cubains commencent à se soulever contre l'Espagne. La répression impitoyable provoque l'intervention d'hommes politiques et de directeurs de presse comme William Randolph Hearst et Joseph Pulitzer qui demandent que les États-Unis interviennent dans le conflit.
Dans son discours d'investiture, le président McKinley se prononce contre les guerres de conquête. Il mise sur la diplomatie pour contraindre l'Espagne à engager des réformes à Cuba. Mais les événements ne tardent pas à lui donner l'occasion d'amener le Congrès - trop heureux de l'approuver - à adopter une résolution favorable à la déclaration de la guerre. Après un incident classé comme diplomatique, le 25 avril 1898, les Américains déclarent la guerre à l'Espagne et celle-ci dure moins de trois mois. Les troupes américaines beaucoup plus puissantes que les troupes espagnoles, ne se contentent pas d'occuper Cuba, mais également d'autres possessions de l'Espagne, comme Guam, les Philippines et Porto-Rico. En août, un protocole de paix est proposé. Il sera signé à Paris le 10 décembre 1898. Il prévoit l'annexion par les Américains de toutes les possessions espagnoles, à l'exception de Cuba qui devient un protectorat.
Le 12 décembre 1901, l'assemblée constituante de l'île accepte ce qu'on appelle l'amendement Platt qui donne aux Américains le « droit d'intervenir dans les affaires de Cuba pour sauvegarder son indépendance ». Au tournant du siècle, les États-Unis commencent à prendre de l'influence sur des pays éloignés comme sur les îles Samoa. Cette « politique de la porte ouverte » leur garantit le commerce avec la Chine. En août 1900, les troupes américaines se rallient à une force internationale qui met fin à la révolte des Boxers.