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Sébastien-Philippe LAURENS Journaliste et Historien

Sébastien-Philippe LAURENS Journaliste et Historien

Comme le disait Winston Churchill : “ La vérité est incontestable, la malveillance peut l’attaquer, l’ignorance peut s’en moquer, mais à la fin, elle demeure." ---------------------------- Et je rajouterai que la curiosité permet de la faire émerger. ------ Journaliste, Historien et Géo-politologue, passionné par l’Histoire, la Culture, et tant de choses… ------------------------------ Toute une passion, ce site est là pour le plaisir du partage... au plus grand nombre humblement par un regard sur le monde sans juger ou orienter... ---------------------------------------------------------- Alors venez à la découverte, soyez curieux... Et bonne lecture...


Scandale à la Cour : le Divorce de Napoléon Ier et Joséphine, ou la raison dynastique sur le cœur

Publié par Sébastien-Philippe LAURENS sur 10 Février 2019, 20:46pm

Catégories : #@BlogLSP, #Culture, #Histoire, #CeJourLà, #France, #Scandale à la Cour, #Napoléon Ier, #Joséphine de Beauharnais, #Napoléon et Joséphine, #Divorce de Napoléon et Joséphine

Scandale à la Cour : le Divorce de Napoléon Ier et Joséphine, ou la raison dynastique sur le cœur

Article co-écrit avec Magalie HERAL

Entre l’amour et la raison d’Etat, il y a parfois des océans ; tel est le cas dans la fin du mariage de Joséphine et Napoléon Ier, et l’amour, étoile des hommes, a toujours su guider les grandes destinées. En ce 15 décembre 1809, Napoléon Ier, Empereur des Français doit mettre fin à son amour de toujours, Joséphine de Beauharnais, car la destinée de l’Empire est en jeu.

En effet, l’année 1809 est une période charnière ou l’Empereur se doit de pérenniser l’Empire français par une descendance. Mais puisque sa femme est stérile, rien ne l’empêche de contracter une nouvelle union qui sera fertile. Pour comprendre le dénouement de cette triste affaire, il faut se rappeler de la place extraordinaire que Joséphine de Beauharnais a tenue dans la vie de son époux.

De Marie Josèphe Rose de Beauharnais à Joséphine Bonaparte...

 

La vie de l’impératrice Joséphine a débuté dans l’ile paradisiaque de la Martinique, baptisée Marie Josèphe Rose Tascher de La Pagerie le 23 juin 1763, elle vit une enfance libre, simple et heureuse ; jusqu’à son arrivée des années plus tard en France où elle est mariée au vicomte Alexandre de Beauharnais à l’âge de 16 ans. De leur union, naquirent Eugène-Rose et Hortense Eugénie Cécile. Le couple ne s’entend guère, son époux est violent et volage, et une séparation est décidée durant laquelle la belle Rose commence une vie mondaine, mais poursuivie par ses créanciers pour cause de dettes, elle regagne alors la Martinique avec sa fille Hortense. 

 

En 1790, Rose et Hortense fuient l’île étant secouée par la révolte noire et font face en débarquant à Toulon, à la Révolution auquel Alexandre de Beauharnais s’est joint ; devenu le président du club des Jacobins puis président de l'Assemblée constituante, mais sera happé par le vent de La Terreur qui décime la noblesse et le peuple, jugé, condamné et exécuté 23 juillet 1794 peu avant la chute de Robespierre. Marie Josèphe Rose devenu madame veuve de Beauharnais est emprisonnée elle aussi à la prison des Carme le 21 avril, Rose en sort le 6 août 1794 miraculeusement sauvé de la guillotine avec la chute de la Terreur. Sans ressources, elle va s’attirer les faveurs de ses nombreux amants, par sa beauté et ses amitiés lui ouvrent les portes des salons à la mode et pour nourrir ses enfants.

 

Scandale à la Cour : Le Divorce de Napoléon Ier et Joséphine, ou la raison dynastique sur le cœur

La veuve de Beauharnais, maîtresse de Barras qui se détachant d'elle, cherche à s'en débarrasser et lui présente, dans son propre hôtel lors d'un dîner le 15 octobre 1795, un officier en disponibilité, Napoléon Bonaparte, commandant de l’armée de l'Intérieur et héros de Vendémiaire. Une véritable passion naît entre les deux amants, âgé de six ans de plus que lui, rien en cette femme ne portait à croire que la flamme de la passion illuminerait l’âme du général, consul et plus tard empereur ; lui mal peigné, l’uniforme froissé et l’âme romantique, transi d’un amour qui ne se démentira jamais, la baptise aussitôt Joséphine, sans doute pour la laver de son ancienne existence. Le mariage républicain est vite célébré le 9 mars 1796, à Paris dans la mairie du IIe arrondissement et elle devient Joséphine Bonaparte.

L’Impératrice Joséphine, de la grâce à la disgrâce...

Victoires militaires, puis politiques, place alors Napoléon Bonaparte sur la route de la destinée de la France, qui le conduit le 2 décembre 1804, à se sacrer Empereur des Français et lui-même couronner son amour, sa femme Joséphine. La vieille du sacre, elle a exigé un renouvellement de leur mariage à l’église afin de consolider leur union et la rendre indissoluble. Une épée de Damoclès ne quitte plus Joséphine, à mesure que Napoléon gagne en pouvoir, un héritier dynastique... L'absence de naissance dans le couple Bonaparte devient de plus en plus, une affaire d'État. 

De plus, le couple a déjà eu par le passé des accrocs à leur contrat de mariage, Napoléon, alors en campagne en Egypte, apprend les infidélités de sa femme par courrier qui relate sa relation avec Hyppolite Charles, un jeune lieutenant de hussard. Humilié, il se jette à corps perdu à son tour dans l’adultère et collectionne les conquêtes terrestres et amoureuses, plus par consolation que par dépit. La pensée de se séparer de Joséphine lui traverse bien l’esprit, mais la réconciliation se fait, et les époux, pour consolider cette nouvelle chance de bonheur conjugal, acquièrent le château de Malmaison en 1799 afin d’y réunir famille et brillante société. À l'époque, la stérilité est traditionnellement imputée à la femme, mais parce que Joséphine a eu deux enfants de son premier mariage, Napoléon craint d'en être à l'origine. 

Mais en 1806, l’empereur apprend que sa maîtresse Éléonore Denuelle de La Plaigne est tombée enceinte de lui, ce qui fragilise grandement la position de Joséphine. Ainsi, il n’est pas responsable de la stérilité de son couple. Quelque temps auparavant, Hortense de Beauharnais qui avait épousé Louis, l’un des frères de Napoléon, perd leur premier fils, un enfant nommé Napoléon-Charles. Ce neveu qu’il souhaitait désigner comme héritier disparaît alors, et avec sa paternité confirmée, Bonaparte commence sérieusement à sombrer dans une profonde réflexion et déjà, le mot « répudiation » commence à circuler dans le cercle de Bonaparte. Cette stérilité devient cette fois-ci une affaire d’Etat.

 

Napoléon et Joséphine, le Divorce pour Raison d’Etat…

Finalement, la raison d’état l’emporte sur l’amour, et le jeudi 30 novembre 1809, Napoléon annonce tout de bloc à sa femme sa décision de divorcer, lors d’un dîner à Fontainebleau : « La raison d'État et la consolidation de ma dynastie veulent que j'aie des enfants. Tu as les tiens, mais quand je t'ai épousée, tu n'étais plus capable d'en faire. Il n'est point juste que tu me prives de ce que désirent tous les hommes. »

C’est le drame, cris, larmes, supplications se heurtent face à la décision sans appel de cet homme qui n’est plus Napoléon, mais l’Empereur. Habitué aux scènes de Joséphine, déchiré entre compassion et exaspération, le vainqueur d’Austerlitz cache difficilement son chagrin. L’impératrice achève sa tirade dans un évanouissement spectaculaire sous les yeux de Bosset, chambellan de l’Empereur. Mais lorsque celui-ci la prend dans ses bras pour la transporter à ses appartements, elle lui murmure à l’oreille : « Vous me serrez trop fort ! » Éternelle comédienne que Joséphine...

« Vous me serrez trop fort ! »

Joséphine, Impératrice des Français, Reine d'Italie

Le divorce est prononcé le 15 décembre 1809, dans le cabinet des Tuileries, mêlant les larmes des époux sous la pluie qui ne cesse de tomber. Napoléon doit concéder aux exigences de Joséphine, le titre d’impératrice douairière, avec une pension douaire de 3 millions de francs, en lui donnant l'Élysée, le château de la Malmaison et son domaine de 800 hectares, ainsi que le château de Navarre près d'Évreux, faisant Joséphine duchesse de Navarre par lettres patentes impériales signées le 9 avril 1810.

L’empereur prononce un discours :  « Dieu sait combien une pareille résolution a coûté à mon cœur ! Mais il n’est aucun sacrifice qui soit au-dessus de mon courage lorsqu’il m’est démontré qu’il est utile au bien de la France. J’ai besoin d’ajouter que, loin d’avoir jamais eu à me plaindre, je n’ai eu, au contraire, qu’à me louer de l’attachement et de la tendresse de ma bien-aimée épouse : elle a embelli quinze ans de ma vie : le souvenir en restera gravé dans mon cœur. Elle a été couronnée de ma main : je veux qu’elle conserve les rangs et titres d’Impératrice couronnée. »

Le divorce est officiellement prononcé par un sénatus-consulte le 16 décembre 1809, et le mariage religieux est annulé début 1810, par l'Officialité de Paris. Mais Napoléon et Joséphine poursuivent néanmoins des visites ponctuées de correspondances, prenant régulièrement des nouvelles, partageant des instants de complicité à Malmaison.

Dieu sait combien une pareille résolution a coûté à mon cœur !

Napoléon Ier, Empereur des Français

Lettre-discours de Joséphine à Napoléon, le 15 décembre 1809

Joséphine, sans son Napoléon…

Joséphine se retire au château de Navarre pendant deux ans, puis au château de Malmaison qui devient le lieu de prédilection des personnalités politiques, scientifiques et de nombreux artistes, le tout orchestré par Joséphine qui, grâce à la pension de son ancien mari, peut poursuivre son train de vie princier. Toujours coquette, se créant des dettes aux jeux que Napoléon accepte en murmurant de payer, elle entreprend des voyages à Milan où elle rend visite à son fils Eugène, puis à sa fille, mère de deux fils dont le futur Napoléon III, à Saint Leu. 

 

C’est là qu’elle rencontre le tsar Alexandre II avec lequel elle effectue une promenade le 14 mai 1814. Une journée inoubliable mais tragique, car elle y prend froid, s’alite aussitôt le 24 mai à Malmaison et meurt cinq jours plus tard le 29 mai de la même année. L’autopsie attestera que l’impératrice-reine est décédée d’une pneumonie et d’une angine gangreneuse. 

Lorsque l’Empereur apprend la mort de sa Joséphine, il reste silencieux plusieurs jours. Il se rendra à Malmaison lui rendre un ultime hommage le 12 avril 1815, et aura ses mots : « Comme tous ces lieux me la rappellent ! Je ne puis me persuader qu’elle ne soit plus ici. »

Exilé à Sainte-Hélène, il aura toujours des mots doux envers celle qui fut de tous ses combats, pour lui et confiera au Baron Gaspard Gourgaud, compagnon d’exil : « Joséphine était une femme des plus agréable. Elle était pleine de grâce, femme dans toute la force du terme, ne répondant C jamais d'abord "non" pour avoir h le temps de réfléchir. Elle mentait presque toujours, mais avec esprit. Je puis dire que c'est la femme que j'ai le plus aimé. »

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