Aux ides de mars (le 15 mars) de l'an 44 av. J.-C, Jules César meurt sous les coups de 23 conjurés, dans la Curie de Pompée où le Sénat tient ses sessions. Ce complot politique est l'un des plus marquants de l'histoire, fait contre Jules César par les sénateurs romains et dont les chefs les plus renommés furent Brutus et Cassius a pour but de sauvegarder la République aristocratique et d’empêcher la royauté de renaître.
La mort de César s’explique par la peur de la place prépondérante qu’il avait dans la société romaine, dictateur à vie en 44 avant J.-C., consul, censeur, grand pontife, doté du pouvoir des tribuns, imperator, César est un véritable monarque, mais sans couronne, ce qui conduit ses opposants à l’acte ultime pour éviter la dérive, avec à leur tête Marcus Junius Brutus et Caius Cassius Longinus, qui se surnommaient entre eux les Liberatores.
Jules César, mort d’un tyran ou d’un martyr…
C’est une question qui divise encore de nos jours, la mort de César, perpétré par des conspirateurs qui sont ses plus proches conseillers politiques et ses amis, conduit à la réflexion sur les intentions des protagonistes de l’intérêt général ou de l’intérêt individuel. C’est aussi par cet acte, une question sur la légitimité de la violence comme instrument politique qui se pose.
Le règne de Jules César sur Rome est marqué par une phase de stabilité politique, certes de courte durée, dans un Etat qui était dans la tourmente depuis près d’un siècle. Rome a conduit César à devoir maintenir les reines du pouvoir d’une main de fer et être intransigeant avec ses ennemies et encore plus avec les trahisons de ses amis. Les succès sur le plan militaire et politiques conduisent dans le même temps, César à son apogée et force à l’admiration de son peuple pour sa personne.
Fort de ce pouvoir qui le conduira à être nommé « dictateur perpétuel » en 44 av J.-C. à son retour de sa campagne hispanique, même si ce dernier continue à se montrer magnanime et clément, il va laisser une suspicion auprès des sénateurs, par cette montée de soif de pouvoir. Jules César, fort de ses conquêtes et auréolé de sa gloire, avait ruiné le pouvoir du Sénat et a tenté d’installer un régime proche d’une monarchie militaire.
La mort du dictateur Jules César…
Le 15 mars 44 av. J.-C., le jour des ides de mars dans le calendrier romain, Jules César se rend sur le Champ de Mars, à
une réunion du Sénat ; alors que la ville est en fête, les assassins attendent leur proie à l’entrée de la curie de Pompée, sur le Champ de Mars, où doit se dérouler la réunion. César ne semble pas se soucier des complots visant à l'assassiner. En effet, il se sépare de sa garde personnelle et il amnistie plusieurs opposants. Les comploteurs vont retenir le scénario de l’assassinat en pleine séance du Sénat, car ils ne veulent pas non plus d’une nouvelle expédition contre les Parthes, dans la Perse antique ; et mettre fin à l’ambition de César qui leur fait peur.
Le jour J, le plan des conjurés se déroule comme prévu. Marc Antoine et sa garde sont attirés hors de l'hémicycle du Sénat et la mise à mort peut avoir lieu. À l’entrée de César, les sénateurs se lèvent en son honneur. L’un d’eux, Lucius Tillius Cimber, lui présente une supplique de la part de son frère en exil, que César rejette. Tillius attaque César et le complot débute. César reçoit 23 coups de couteau. Il pousse, dit-on, des hurlements de fauve.
« Kai su teknon »
Des conspirateurs réussirent à convaincre un jeune sénateur nommé Brutus que la République était en danger face à la soif de pouvoir de César. Brutus avait les faveurs de César ? car il est le fils de l'une de ses maîtresses. Brutus donne le vingt-quatrième et dernier coup de poignard à Jules César qui n’avait pas vu venir la trahison. L’historien Suétone rapporte que César lui aurait alors dit en grec : « Kai su teknon » (« Toi aussi, mon petit ! »). Traduit en latin par « Tu quoque mi fili ! » (littéralement « Toi aussi, mon fils »), ces derniers mots alimenteront la fausse rumeur que Brutus était le fils de César.
Après le meurtre, les conjurés s’étaient réfugiés au Capitole, sous le prétexte de rendre grâces aux dieux… À la sortie de la curie, la vue de ces hommes ensanglantés, un poignard à la main, sème la panique. On verrouille les portes des maisons, les volets claquent, les échoppes sont désertées.
Jules César, Héros romain pour l’éternité…
Les conjurés avaient prévu de jeter le corps de César dans le Tibre, sans cérémonie. Dans la Curie, en quelques instants, la confusion laissa la place à la stupeur, puis à la panique ; les conjurés se montrèrent sur le Forum, avant de monter par précaution se retrancher sur le Capitole, escortés par la troupe de gladiateurs de Decimus Brutus. « Un acte accompli avec un courage d’homme, mais avec une cervelle d’enfant », jura à posteriori Cicéron, cruel mais lucide, car supprimer César ne suffisait pas à détruire le césarisme.
La légalité républicaine restait incarnée par le consul Marc Antoine, qui prend la suite du pouvoir et insiste pour que l’hommage à César soit fait avec des funérailles publiques. Lépide, le maître de cavalerie qui secondait le dictateur défunt, restait investi du commandement des troupes qu’il avait fait poster sur le Forum et dans tous les lieux stratégiques de la ville. Le pouvoir de droit et la force armée se trouvaient donc dans les mains des deux premiers lieutenants de César.
« Un acte accompli avec un courage d’homme, mais avec une cervelle d’enfant »
Jules César est mort, Vive l’empire….
Le 20 mars, on dresse le bûcher sur le Champ de Mars.
Marc Antoine fait lecture du testament de César et prononce son éloge funèbre, ce qui lui vaut les faveurs de la foule lecture du testament de César est fait.
L'assassinat de César n'a pas signifié la fin des Césariens : le prestige du vainqueur des Gaules reste immense et son héritage auréole deux de ses plus fidèles : Marc Antoine, qui était son lieutenant, consul en 44 av. J.-C. et son héritier civil, Octave, son petit-neveu et fils adoptif.
Et de cela, une rivalité et un affrontement apparaissent très vite entre les deux.
La disparition de César montre cependant combien la haine de la monarchie reste vivace. Les conjurés avaient pensé qu’il suffisait de tuer César et de proclamer qu’ils avaient libéré Rome d’un tyran pour que la République retrouve son cours vertueux et ancestral. Ses anciens opposants ne restent pas inactifs et le 17 mars 44 av. J.-C., soit deux jours après la mort de César, Cicéron, au nom du parti pompéien, fait adopter par le Sénat une loi d'amnistie et l'abolition de la dictature. La mort de César va étouffer la République moribonde et voir les velléités des chefs des armées qui se disputèrent le gouvernement, les sénateurs vont tenter de s’imposer et cela scellera le sort de la république défendue par les conjurés assassins du dictateur, au profit de la coalition des armées d’Occident et des généraux vainqueurs qui se partagèrent le monde, avec à leur tête Octave, futur empereur Auguste.
Octave, qui veut venger le meurtre de César, convainc Antoine de prendre les armes contre l'armée conduite par Cassius et Brutus. Ceux-ci meurent et leurs armées sont défaites à Philippes en octobre 42 av. J.-C. Mais cela n’empêche pas les distancions politiques entre Octave, Marc Antoine et Lepidus (Grand Pontife et ancien maître de cavalerie de César) qui avait créé une magistrature extraordinaire, Tresviri rei publicae et un « Partage du monde » répartit alors l'Empire : l'Orient pour Antoine, l'Occident pour Octave et l'Afrique pour Lépide.