En 1836, le siège d’Alamo est un des principaux événements de la guerre d’indépendance de la République du Texas et un symbole de la résistance désespérée, opposant l’armée mexicaine aux rebelles texans. Avec le massacre d’entre 182 et 257 Texans, dont les leaders William Travis et Davy Crockett, par les 5.000 soldats mexicains, sous le commandement du général Antonio Lopez de Santa Anna, est l’un des mythes fondateurs de l’Union, tant au Texas qu’aux Etats-Unis d’Amérique.
L’Armée mexicaine du général Santa Anna va faire un siège de 13 jours et tuer la quasi-totalité des soldats qui gardaient le fort. Et la mort des défenseurs de Fort d’Alamo, va être glorifiée en sacrifice patriotique, et devenir l’un des symboles historiques de la conquête de l’Ouest. Mais revenons sur cet événement et au-delà essayons d’analyser ce qui est du mythe et de la réalité.
Alamo, bataille légitime et volonté d’une indépendance…
Pour comprendre le contexte de ce massacre, il nous faut revenir en arrière, après 11 ans de conflit, le Mexique obtient son indépendance de l'Espagne (1821) et va alors lutter pour trouver sa propre identité indépendante, établissant d'abord une monarchie puis une république constitutionnelle.
Alors possession du Mexique, le Texas va être un point de revendication stratégique, mais à ses 4.000 habitants hispaniques étaient venus s'ajouter des centaines de colons nord-américains accompagnés de leurs esclaves, pour la plupart éleveurs et fermiers. Ils s'approprient les terres sans respecter les lois mexicaines et se heurtent au gouvernement mexicain. Les revendications territoriales s’associent aussi aux problématiques sociétales, tel que l’abolition de l'esclavage côté mexicain.
Le conflit politique et territorial va conduire à une révolution d’indépendance ou les colons américains proclament leur autonomie à l'initiative de l'un d'eux, Samuel Houston, dit Sam Houston, partisan radical de l'indépendance du Texas vis-à-vis du Mexique. Le Texas revendique son indépendance et le gouvernement mexicain dirigé par le général Santa Anna souhaite alors récupérer son territoire et lance une offensive.
Le siège d’Alamo, bataille légitime et révolution désespérée…
Le 24 février 1836, le Commandant de Fort Alamo, William Travis écrit une lettre passionnée pour demander de l'aide pour la garnison d'Alamo. La lettre était adressée "Au peuple du Texas et à tous les Américains du monde". Il a terminé la lettre par "La Victoire ou la Mort" - le seul résultat possible dans cette bataille à venir. La lettre de Travis est considérée comme un appel à la liberté et un symbole de résistance contre les oppresseurs et est également considérée comme un exemple classique d'appel aux armes pour les Texans qui ont finalement remporté leur indépendance contre le Mexique.
Deux colons, James Bowie et William Travis, décident d'attendre les Mexicains dans l’ancienne mission espagnole San Antonio de Valero, hâtivement fortifiée, près de San Antonio, au Texas, avec 180 hommes. Tandis que l'armée ennemie les encercle, ils sont rejoints par quelques dizaines de volontaires américains conduits par un trappeur de légende Davy Crocket. C’est le combat épique évoquant l’exploit antique de Léonidas et des Spartiates face à l’armée du puissant roi des Perses Xerxès Ier à l’entrée du défilé des Thermopyles.
« Jamais je ne me rendrai. Je suis déterminé à résister autant que possible et à mourir comme un soldat. La victoire ou la mort. »
Le siège d’Alamo, bataille légitime et révolution désespérée…
Le siège de Fort Alamo a duré 13 jours, après quoi les troupes mexicaines ont lancé un assaut contre le Fort d’Alamo. Et le 6 mars 1836, l’armée du général Santa Anna et ses 5 000 soldats lancent l’offensive et assiègent Fort Alamo, avec la garnison encerclée et l'armée texane en infériorité numérique est en mauvaise posture et, hélas après des combats acharnés, les 187 défenseurs succombent tous, chaque corps fut examiné par les soldats mexicains qui poignardèrent tous ceux qui étaient en vivant. Mais l'armée mexicaine a payé cher cette victoire, perdant plusieurs centaines de soldats.
Pour l’anecdote, Louis Rose est le seul français a participé à la bataille de Fort Alamo et a survécu au massacre en se cachant sous une pile de sacs d'oignons pendant que les soldats mexicains pillaient.
La chute du Fort d'Alamo n'a pas effrayé les insurgés, mais les a plutôt encouragés à continuer leur lutte pour l'indépendance du Texas et la lettre de William Travis est restée célèbre dans l'Histoire américaine en raison des mots qu'elle contient et des circonstances dans lesquelles elle a été écrite. Cette bataille est importante pour plusieurs raisons, d’un événement majeur de la révolution texane au symbole de la résistance désespérée devenu également importante dans le folklore américain et texan. Dans sa version la plus caricaturale, elle oppose des colons américains courageux aux troupes du brutal et sanguinaire général Santa Anna. Cette version est cependant contestée par certains historiens qui considèrent que la bataille était plus complexe qu'une simple opposition entre bons et méchants.
Enfin, la chute d'Alamo n'a pas effrayé les insurgés, mais les a plutôt encouragés à continuer leur lutte pour l'indépendance du Texas qui permettra un affaiblissement de l’armée mexicaine qui perd, peu de temps après les territoires du Texas.
Le massacre de Fort Alamo est importante, car elle a été un prélude à la guerre qui opposera le Mexique aux États-Unis entre 1845 et 1848. À la fin de ce conflit, les États-Unis obtiennent approximativement la moitié du territoire mexicain, tout le sud-ouest des États-Unis actuels.