Dans la nuit du 14 au 15 avril 1912, dans l'océan Atlantique Nord au large de Terre-Neuve, durant sa traversée inaugurale entre Southampton et New York, le fleuron de la White Star Line, le RMS Titanic heurte un iceberg sur tribord avant le 14 avril 1912 à 23 h 401 et coule en moins de trois heures, le 15 avril 1912 à 2h20, faisant 1490 victimes et seulement 711 rescapés. Ce qui fait pour l'époque, en temps de paix, de ce naufrage l'une des plus grandes catastrophes maritimes et la plus meurtrière.
Mais la légende, 100 ans après, malgré la tragédie est toujours présente. Un chef-d'oeuvre diront les uns, une prouesse technique diront les autres, mais rien n'égalera jusqu'à ce jour, le luxe et le raffinement de ce majestueux navire. Côtoyons aussi l'image même de l'espoir et de la misère de ce monde, avec les passagers de troisième classe, ayant la volonté d'atteindre leur rêve américain.
Le Titanic est long de 269 mètres, large de 28 mètres et haut de 53 mètres, de la quille aux cheminées.
De nos jours encore, le naufrage pose encore ces questions : aurait-il pu être évité ? Aurait-on pu sauver plus de personnes ?.... Mais ces questions pourront trouver toutes les réponses que l'on veut, rien ne permettrait de revenir en arrière. Ne restent alors, que le souvenir et la légende…
Afin de concurrencer le Lusitania et le Mauritania, deux rapides paquebots de la Cunard Line, la White Star Line décide de la construction associée par la société des chantiers navals Harland & Wolff à Belfast, de trois navires ; leurs noms : Olympic, Titanic et Gigantic. L'objectif étant de surpasser à tous les points de vue la concurrence, que ce soit en confort, en raffinement, en sécurité et rapidité. Le 22 mars 1909, débute la construction du Titanic, à Belfast et au printemps 1911, la coque du Titanic est achevée. La mise à l'eau du paquebot en présence de 100 000 personnes, est effectuée le 31 mai 1911.
Les travaux continuent avec l'armement du navire et le 24 mars 1912, le Titanic est officiellement immatriculé à Liverpool, son port d'attache. Les essais débutent le 2 avril 1912, et alors est signé officiellement le certificat de navigabilité No 131428, autorisant le navire à parcourir les mers et les océans.
Le 10 avril 1912, à 12 h 15, le RMS Titanic appareille de Southampton, pour sa traversée inaugurale – avec pour but de rejoindre le port de New York City aux États-Unis. À son bord, on comptera 953 passagers dont 31 trans-Manche et 889 membres d'équipage ; après une première escale à Cherbourg en France, 24 passagers trans-Manche débarquent et 274 embarquent, principalement des 1ère classes. Il rejoint ensuite le port de Queenstown, en Irlande, qui de nos jours se nomme Cobh, 120 passagers embarquent. Et le 11 avril 1912, à 13h30, le RMS Titanic quitte le Vieux continent et la terre ferme, avec à son bord 1 324 passagers et 889 membres d'équipage sous les ordres du commandant Edward Smith.
Dans la journée du 14 avril 1912, le Titanic reçoit plusieurs messages lui signalant des champs d’icebergs, mais la cupidité des hommes, entre autres celle de Joseph Bruce Ismay, directeur général de la compagnie maritime et du commandant Smith, ayant la volonté de battre le record de la traversée, fait qu'ils ne réduisent pas alors la vitesse de croisière du navire.
Dans la soirée le commandant Smith délègue à l'officier de quart, William Murdoch, la direction des opérations. À 23h40, installé dans le nid-de-pie (poste de vigie), le veilleur Frederick Fleet aperçoit un iceberg droit devant et le signale à la passerelle qui alors, essaie de faire virer le navire vers bâbord, fait stopper les machines et demande une marche arrière toute. Mais le navire heurte l'iceberg par tribord, la brutalité du choc avec ce dernier fait sauter les rivets ouvrant ainsi une voie d'eau dans la coque sous la ligne de flottaison.
Ce qui donne au Titanic son qualificatif d' « insubmersible » est son système innovant de portes étanches qui permettent de cloisonner navire afin d'éviter une voie d'eau plus importante. Après le choc, par décision de l'officier Murdoch, ces dernières sont immédiatement fermées.
Néanmoins cela n'empêchera pas le drame à venir, l'eau commence alors à envahir les cinq premiers compartiments du bateau, or, le navire ne peut rester en flottaison qu'avec au maximum quatre de ses compartiments remplis d'eau. Le commandant Smith et l'architecte naval et concepteur du plan du navire, Thomas Andrews, après leur inspection du bateau, savent alors le navire RMS Titanic condamné inexorablement à être vaincu par les flots glacés de l'océan Atlantique.
Le commandant Smith se rend alors à la cabine radio et fait transmettre à Jack Phillips, le premier appel de détresse ; il est envoyé en signal CQD (Come Quickly Danger) par TSF (transmission sans fil), il est 00h15 et à intervalles réguliers et ceci jusqu'à 1 h 40, des fusées de détresse sont envoyées. Moins d'une demi-heure plus tard, le premier SOS (Save Our Souls « sauvez nos âmes ») de l'histoire de la marine et lancée par l'opérateur du RMS Titanic et le RMS Carpathia, un navire ayant capté le signal de détresse fait route à toute vapeur. Pendant ce temps, à 0 h 25, l'ordre est donné de faire monter les femmes et les enfants en premier dans les canots de sauvetage, au même moment l'orchestre se met à jouer à l'avant du pont des embarcations sur ordre du commandant Smith afin d’éviter tout début de panique.
En première classe, les stewards passent alors dans les cabines pour inviter les passagers à mettre des vêtements chauds et un gilet de sauvetage et leur demandent de se rendre sur le pont des embarcations. Il y a vingt canots à bord du Titanic pour une capacité totale de 1 178 personnes contre 2 200 personnes à évacuer sur le paquebot. Entre 0h40 et 2h05, les canots de sauvetage sont mis à l'eau, dont 16 canots en bois, et quatre canots pliables pouvant embarquer près de 1 178 personnes.
Mais seulement entre 705 et 711 des 2 200 personnes qui se trouvaient dans le navire, ont embarqué à bord des canots. À 2h18, les lumières du Titanic clignotent une dernière fois puis s’éteignent. Un instant plus tard, le paquebot se brise en deux entre la troisième et la quatrième cheminée. Alors que la partie avant s'enfonce dans les abîmes de l'océan, la partie arrière flotte pendant quelques instants et se remplit d'eau lentement jusqu'à ce qu'elle sombre à son tour.
À 2h20, le titan des mers insubmersible, folie des hommes, le RMS Titanic n'est plus. Seul le bruit des naufragés agonisants dans l'eau glaciale de l'océan Atlantique brise le silence de la nuit. Les premières lueurs des feux du RMS Carpathia, sont aperçues à 3 h 30 par les passagers des canots. Vers 4h10, le premier canot accoste aux abords du RMS Carpathia et le dernier canot surchargé, est récupéré à 8h30, le 15 avril 1912. Le RMS Carpathia met ensuite le cap vers New York à 10 h 50. La nouvelle de la collision du Titanic avec un iceberg est pour la première fois arrivée à New York le 15 avril à 1h20, soit une heure avant la fin du naufrage, à la rédaction du New York Times. Du RMS Carpathia, Joseph Bruce Ismay télégraphie à la White Star Line la nouvelle du naufrage du RMS Titanic.
L'épave est finalement localisée le 1er septembre 1985, par une expédition franco-américaine dirigée par Jean-Louis Michel de l'IFREMER et le Dr Robert D. Ballard de l'Institut océanographique de Woods Hole. L’épave du RMS Titanic est localisée à une profondeur de 3 821 m58, à 650 km au sud-est de Terre-Neuve. Le navire est brisé en deux parties qui reposent sur le fond à quelques centaines de mètres l'une de l'autre, séparées par un champ de débris. Lors du naufrage, la coque s'est brisée là où la contrainte (de flexion) était la plus forte, au niveau de la salle des machines et du Grand Escalier arrière. Ce qui met fin aux spéculations sur le naufrage du RMS Titanic, ainsi que les témoignages qui rapportaient le fait que le navire avait sombré d'un seul tenant.
« Toute cette immense tragédie me le fait considérer comme une sorte de tombe différente. Le navire est son propre mémorial. Laissez-le là-bas. » Eva Hart, Survivante
Pendant longtemps, la question s'est posée autour des droits sur le lieu où est engloutie l'épave du RMS Titanic, mais depuis le 6 Octobre 1986, le RMS Titanic Maritime Memorial Act, loi votée par le Congrès Américain fait de l'épave du Titanic un mémorial maritime, en hommage aux victimes. Cette loi a pour but de « classer l'épave du Titanic comme un mémorial maritime et prévoir des activités de recherche, d'exploration et - si cela était approprié - de sauvetage raisonnables en respectant l'épave. » Le navire ayant coulé dans les eaux internationales et la White Star Line n'existant plus, l'épave du Titanic n'est soumise à aucune juridiction nationale. Cependant, depuis le 7 Juin 1994, date de l'arrêt de la Cour Fédérale de Norfolk, Virginie, tous les droits d'exploration exercés sont la propriété de la Société RMS Titanic Inc. qui est reconnue comme unique « sauveteur en possession », sous réserve d'exercer son droit par des expéditions régulières et que les objets retrouvés ne soient pas commercialisés.
Le drame de ce naufrage a rappelé en 1912 à toute la Société, que malgré toutes les prouesses techniques, rien n'égalera jamais la nature. Il est intéressant de noter que quatorze ans avant le naufrage, Morgan Robertson écrit Le Naufrage du « Titan », une prémonition d’une trop grande ambition de l’Homme avec la machine, face à la rigueur de nature. 100 ans après, le drame du RMS Titanic, fascine autant les chercheurs, les historiens, que l'ensemble de l'opinion publique autant par sa tragédie, que la beauté du navire en lui-même, mais comme tous les mythes c'est sa fin tragique qu'il a fait entrer au Panthéon de la grande Histoire. De nos jours et pour toujours, le RMS Titanic restera donc un monument historique sous-marin.