Située au pied des Pyrénées dans le Comminges, cette commune non loin de St Gaudens est limitrophe avec les Hautes Pyrénées, et fait partie des plus beaux villages de France. C'est un point de vue imprenable pour les amateurs des montagnes, permettant de voir le Pic de Cagire, du Gard, le mont Sacon et le bassin de la Garonne. Idéalement située, la ville permet d'accéder vers l'Espagne, Toulouse et Tarbes...
La région demeure avant l'invasion romaine celle des Convènes, un peuple ibéro aquitain, différent des gaulois. A la fin de la guerre sertorienne, la ville prend le nom de Comminges sur les ordres de Pompée, et les années passant, devient un site romain sous le nom de Lugdunum Convenarum. Des figures légendaires telles qu'Hérode Antipas ainsi qu'Hérodiade et sa fille Salomé s'y seraient établis lors de leur exil, laissant des traces dans les imaginations.
Vers les années 20 avant J C, le règne d'Auguste permet à la ville de connaitre un développement autour d'un champ de foire dans la plaine. Une organisation stratégique destinée à réorganiser les Gaules avec la création de la province d'Aquitaine partant de la Loire aux Pyrénées et de l'Atlantique à l'Auvergne.
La ville devient alors "colonie romaine", privilège qui lui donne une importance à cette cité qui s'étend sur 32 ha avec 10000 habitants. Mais elle perd peu à peu son importance au IVème siècle lorsqu'elle est intégrée à la province de Novempopulanie qui forme une partie de l'Aquitaine, avant d'être acquise par les wisigoths qui ont fait de Toulouse leur capitale en 410.
La cité connaitra un siècle plus tard les conflits de successions après la mort de Chilpéric Ier, et la construction du rempart de la ville haute s'avérera utile pour faire face aux rivalités qui se déchirent pour le trône mérovingien.
Saint Bertrand de Comminges devient au Moyen Age une étape du chemin du Piedmont pour Saint Jacques de Compostelle, mais aussi le point de départ de la croisade pour la terre Sainte à laquelle répondit le comte de Toulouse Raymond IV en l'année 1095 lors du concile de Clermont. La cité change d'apparence par la destruction de la ville basse, entrainant le déplacement des habitants vers la ville haute.
L'arrivée d'un haut personnage religieux donne de l'impulsion à la cité par le biais de Bertrand de l'Isle, petit-fils du comte de Toulouse qui est élu évêque du Comminges. Homme de cœur et de tète, l'évêque améliore les conditions de vie de la population, et développe l'agriculture, l'élevage et le commerce, permettant la construction de la cathédrale et du cloitre de la ville, sans oublier l'édification de la basilique Saint Just de Valcabrère.
Ce religieux prit un tel essor dans ses œuvres autant humaines que spirituelles, ce qui le conduira à sa canonisation en 1218, donnant ainsi son nom à la cité qui devient pour toujours, Saint Bertrand du Comminges. Le temps passe ainsi que les représentants du clergé de la cité, tel que Bertrand de Got évêque de Comminges qui deviendra par la suite archevêque de Bordeaux et pape sous le nom de Clément V, un nom que nul n'oubliera lors de l'affaire des Templiers.
Les monuments religieux poursuivent eux aussi leur chemin et en 1350, l'église gothique est achevée sous l'autorité de Hugues de Castillon.
En 1456, le Comminges est rattacha à la France, mais conserve son aura spirituel.
Le pillage des Huguenots en 1593 et 1594 ravage la région qui se remet au cours du 17ème siècle grâce à l'impulsion de Barthelemy de Donadieu, évêque de Comminges qui permet l'attachement du sanctuaire de Saint Bertrand.
Les révolutionnaires déferlent à leur tour en 1790 mais épargnent la cathédrale à l'exception de l'évêché qui est démantelé et divisé en trois diocèses: Toulouse et Bayonne en France, et la Seu d'Urgell en Espagne. La chose faite, toute cité religieuse perd son nom de baptême donnant ainsi à Saint Bertrand de Comminges le nom de Hauteville en 1793 sous la Convention.
Le silence s'abat sur la ville reconvertie jusqu'en 1805, entraînant son déclin et la perte de son statut de chef-lieu de canton à la fin XIX e siècle malgré la reprise des pèlerinages au tombeau de Saint Bertrand.
Mais pas d'inquiétudes, Saint Bertrand rebondit en nos jours grâce à ses vestiges de la ville antique, sa magnifique cathédrale, sa basilique paléochrétienne classées dans le Patrimoine mondial de l'Humanité, l'ancien couvent des Olivétains devenus centre culturel et touristique, ses granges de la ville basse, et la maison Bridaut datant du XVème siècle qui abrite le bureau de poste.
Les environs vous charmeront avec ses paysages exceptionnels sur le Comminges au fil des temps, mais aussi les grottes de Gargas et la basilique St Just de Valcabrère. Saint Bertrand de Comminges demeure toujours une étape du Piémond et les pèlerins peuvent se remémorer le départ de Raymond IV et de sa suite de chevaliers et de pèlerins, qui tous partirent pour une guerre sans merci, certes, mais également avec un idéal religieux qui ne cesse pas de nimber la ville en notre siècle.